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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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le Bon s'adressait encore à Jean de Haze .pour lui demander une tapisserie de l'Histoire d'Annibal ne mesurant pas moins de cinq cent sept aunes ; elle fut offerte au pape Paul III.
Un peintre du mérite le plus éminent, qui travaillait à Bruxelles au milieu du xve siècle, parait avoir exercé sur le développement de l'industrie de la haute lice une influence considérable. On doit à M. Wauters cette curieuse observation que Rogier van der Weyden avait sa demeure tout à côté de la maison où se faisaient la vérification et le plombage des tapisseries.
N'y eut-il là qu'une coïncidence toute fortuite, elle serait au moins singulière. De plus, Carel van Mander dit avoir vu à Bruges plusieurs toiles sur lesquelles étaient représentées, de la main du célèbre artiste, de grandes figures peintes à la colle ou au blanc d'œuf. Ces toiles, ajoute l'historien de la peinture, servaient à garnir les salles comme des tapisseries. Ce passage a souvent été invoqué pour prouver que Rogier avait dessiné des cartons de tapisseries. C'est peut-être tirer d'un fait exact une interprétation excessive. Il s'agit simplement ici, nous semble-t-il, de véritables toiles peintes, comme celles de Reims, fort employées la fin du x\e siècle dans la décoration des églises ou des châteaux.
On a attribué à notre artiste, sans plus de certitude, les modèles de certaines tentures conservées à Madrid. Ce qui semble certain, c'est que la fameuse tapisserie de Berne, qui passe pour avoir appartenu à Charles le Téméraire et représente la Justice de Trajan et l'Histoire d'Herkinbald, offre la reproduction fidèle de peintures célèbres de Rogier A'an der Weyden, autrefois placées à l'hôtel de ville de Bruxelles.
Gand. — Dès l'année 1453, la ville de Gand, puissante entre les vieilles cités flamandes par le nombre et l'organisation de ses métiers, possédait une corporation de tapissiers de haute lice. Le registre des réceptions, allant de 1461 à 1496, a été conservé. Il ne contient qu'une sèche énumération de noms propres. Les tentures, sorties des ateliers de Gand, soit au xve siècle, soit même sous le règne de Charles - Quint, paraissent n'avoir jamais joui d'une grande réputation. Elles consistaient surtout en verdures. En 1478, Pierre van Boxelaere, de Gand, livre au magistrat du Franc de Bruges une petite tapisserie décorée d'un écusson aux armes de France.
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